Elio Murat est un artiste digital français vivant à Paris.
Ses illustrations à l’ambiance cinématographique nous emmènent à la frontière entre fiction et réalité dans des univers colorés, oniriques et narratifs.
P : Quelle est votre démarche artistique ?
E.M : Mes illustrations sont pensées comme les arrêts sur image d’un film dont je serais le scénariste et le réalisateur. Le spectateur se retrouve projeté dans une scène dont les clés de lecture sont fournies par les nombreux détails qui la composent.
Qui est ce personnage ? Où va-t-il ? Que ressent-il ? Dans quelle époque sommes-nous transportés ?
J’aime le principe de la série narrative, tout en veillant à ce que chaque illustration d’une collection puisse être appréciée indépendamment des autres.
Dans ma dernière série, Palm Grove, plusieurs indices permettent à l’observateur de formuler des hypothèses sur le scénario qui se déroule sous ses yeux au fil des illustrations. Le jeu de piste maintient le suspense jusqu’à la révélation finale, à la manière d’un Cluedo.
J’ai le goût du mystère et de l’esthétique cinématographique américaine grâce aux films de David Lynch, aux photographies de Gregory Crewdson et aux romans noirs de James Ellroy. Je rêve d’un ailleurs sublimé ou irréel. Lorsque je dessine une scène parisienne, je vois la ville à travers le prisme d’un exotisme fantasmé où Paris serait parsemée de palmiers : palmiers de la riviera française qui fut le décor de nombreux souvenirs d’enfance, palmiers des rêves californiens de David Hockney dont j’admire l’oeuvre, palmiers des mystérieuses jungles Tiki ou bien encore palmiers des déserts orientaux d’Agatha Christie et de Lawrence d’Arabie.
Enfant, j’empruntais le caméscope de mon père et transformais le sous-sol de la maison en plateau de tournage avec mes amis. Ayant finalement choisi une autre orientation que le cinéma, il fallait bien que cette passion d’inventer des histoires resurgisse d’une façon ou d’une autre !
P : Comment définissez-vous votre pratique artistique ?
E.M : Mon processus de création est totalement immersif. Lorsque le sujet de ma prochaine collection est identifié, j’entre en phase de pré-production en dévorant livres, reportages vidéo et expositions dans le cadre d’une recherche documentaire. Puis j’écris un court scénario et je passe alors à la mise en scène sur un logiciel d’illustration numérique. A la manière d’un storyboard, j’utilise le collage photographique comme outil préparatoire à la composition du dessin. Je dessine sur ordinateur pendant plusieurs semaines en écoutant en boucle une playlist musicale créée sur mesure, la bande originale de mon film en quelque sorte !
P : Comment envisagez-vous la digigraphie?
E. M : La Digigraphie® est un procédé labellisé qui permet de garantir une très haute qualité d’impression des illustrations numériques sur des papiers d’exception. En tant qu’artiste je souhaite que le fruit de plusieurs semaines de création soit valorisé par une impression dont les couleurs intenses seront fidèles au résultat sur écran. De plus, la Digigraphie® garantit que chaque illustration n’est éditée qu’à un maximum de 30 exemplaires signés, tous formats confondus, limite au-delà de laquelle elle ne serait plus considérée comme un tirage d’art. L’acquéreur a ainsi l’assurance de posséder une véritable œuvre d’art numérotée en série limitée avec certificat d’authenticité.
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