Né en 1986, Benjamin Hoffman est un réalisateur de documentaires et un photographe avec une formation journalistique.
Réalisateur et photojournaliste, il s’intéresse à deux thèmes principaux : les déplacements de populations et les migrations culturelles.
Il a publié plusieurs livres, dont "Beta Israël", "The Remnant of Ethiopian Jewry", "Testament Manouche", "Au Bord" et "Farewell Cape Town and The Bay" (juin 2020).
P : Quelle est votre démarche artistique ?
B.H : Je mène essentiellement des travaux documentaires, sur des thématiques dans lesquelles je trouve des récurrences. Mes explorations en photo traitent généralement de questions de migrations, de disparitions et de glissements de cultures ou de communautés.
Je prends la liberté du long cours pour l’ensemble de mes projets dont la forme définitive est souvent celle du livre. C’est un objet auquel j’accorde énormément d’importance dans le partage du récit photographique.
Parallèlement à ces créations personnelles je mène depuis quelques années un projet autour de l’œuvre photographique d’un immense photographe camerounais récemment disparu, Michel Kameni. Je tente de faire vivre son fonds d’archives extraordinaire, avec la même obsession que pour mes travaux. Reconstruire par l’image une histoire qui s’efface.
P : Comment définissez-vous votre pratique photographique ?
B.H : Je jouis d’une liberté totale dans le choix de ce que je photographie. J’oscille entre des périodes très calmes et des moments de production compulsive. Je pratique au quotidien une photo instinctive de documentation du quotidien, pour tenir un carnet de bord visuel, comme une archive personnelle constamment enrichie. Mes projets au long cours tournent souvent autour d’une même thématique et ses évolutions possibles. Toujours dans l’idée de conserver une trace, montrer ce qui disparaît ou prend le risque de disparaître, avec cette volonté de conserver. Une trace, un récit. Et j’associe en permanence l’image au texte, qui l’enrichit, propose une seconde lecture.
P : Pour vous, qu'est ce que la photographie ?
B.H : C’est à la fois la possibilité d’un langage évident, instinctif, parfois universel, qui génère des émotions propres et un moyen de se rappeler, de laisser une trace. La photographie est intimement liée à la disparition ou à sa tentative vaine de l’endiguer. C’est aussi un vecteur d’évasion formidable, de par son pouvoir évocateur, la capacité pour chaque image de réveiller un sentiment différent pour chacun.
Suivez l'acutalité de Benjamin Hoffman sur son site et sur le site du Studio Kameni dont il s'occupe.