Une fois l'impression sortie de la machine et après un séchage d'au moins 15 mm la tentation de vouloir la comparer à son image informatique sur l'écran reste très forte. Il est aisé de constater que si globalement le rendu est plutôt satisfaisant pour une exigence standard, il en est tout autrement dès qu'il s'agit de respecter minutieusement les couleurs originelles de l'œuvre. Les profils ICC n'offrent pas assez de précision pour conserver telle ou telle couleur. Nous dirons pour faire simple que le résultat obtenu est un premier jet.
Les corrections, qu'elles soient au niveau des densités ou de la chromie se feront de préférence avec les outils puissants et adaptés de Photoshop tel l'outil "courbe" ou "corrections sélectives".
Un nouveau test sera imprimé, puis un autre, jusqu'à l' obtention du résultat escompté.
Cette méthode est naturellement celle qu'il faut employer et en particulier lorsque c'est sous les directives de l'artiste présent que le tireur professionnel applique les corrections.
Il est bon de rappeler que seules les impressions réalisées par l'artiste lui même ou avec le concours du tireur ont le droit à l'appellation d'"œuvres".
Les images qui sont produites autrement, notamment les tirages en ligne ou sans contrôle de l'artiste, ne peuvent en aucun cas bénéficier de cette dénomination.
Pour conclusion, il est bon de rappeler que l’impression jet d’encre pigmentaire, bien qu’ utilisant des machines d’impressions de haute technologie, des logiciels très au point, une visualisation de ses fichiers sur des écrans à large gamut, ne peut être considérée comme un tirage d'art qu'à la condition d’être pilotée par l'artiste lui même ou par un tireur expérimenté et exigeant, qui devra proposer à l’artiste des solutions techniques en parfaite adéquation avec ses desideratas.
Dominique Anguise